Du 16 Février au 08 Mars
(S)
La Slovénie s’offre à nous ! Un e-mail, une invitation et nous décidons de faire un crochet pour découvrir avec plaisir ce petit pays qui restera dans notre cœur tout autant que Jasna et Jean-Marie qui nous ont ouvert leur porte au milieu de l’hiver. Nous aimons l’idée se laisser porter par les opportunités qui s’offrent à nous. So let’s go!
La première journée nous roulons sur de superbes petites routes. Dans des sous bois où perce-neiges, primevères et crocus tapissent le sol, dans des prairies, des collines verdoyantes où les nombreuses ruches multicolores produisent du très bon miel. Des papillons « Citron » nous offrent même le plaisir de quelques battements d’ailes. En un instant nous sommes ailleurs.
Le lendemain nous basculerons pour de bon au royaume de l’hiver…
On prend de l’élan, 7 km de montée, on prend de l’altitude.
La neige est là et nous n’imaginons pas encore à quel point elle ne voudra plus nous quitter ! Le paysage est tout blanc. C’est magnifique.
Après un passage par le site de Rakov Škocjan, nous arrivons à destination au bord du lac de Dolenje (Dolenje Jezero). C’est un endroit très sauvage où la faune – notamment ours, lynx et loups – et la flore s’épanouissent. Il paraît que si l’on passe quelque temps dans cet endroit on attrape vite la vocation de devenir naturaliste… Comme des enfants nous sommes ravis d’aller faire un tour de raquettes et d’entendre le bruit de nos pas dans la neige. Nous apprenons également beaucoup sur l’histoire du pays et des Balkans formant anciennement la Yougoslavie de Tito.
La Croatie est à une vingtaine de kilomètres de là. Nous reprenons la route sans être complètement sereins car la météo va vraisemblablement nous apporter du froid avec des températures négatives, de la neige et du vent. Nous promettons à Jean-Marie d’être prudent afin de ne pas finir à l’hôpital de Zadar avant d’avoir atteint la ville de Boukhara en Ouzbékistan.
Nous roulons au royaume de l’hiver. Les arbres sont couverts d’une belle épaisseur de neige. Être à vélo au milieu de ce décor nous semble invraisemblable. La route étant dégagée, nous atteignons Crni Lug. Ce village est situé à l’entrée du parc national du Gorski Kotar. Le monsieur à qui nous louons une chambre, comme beaucoup, n’en revient pas de nous voir débarquer ainsi à vélo. On se réchauffera autour d’un verre de raki.
Le lendemain c’est une autre histoire. La route censée être dégagée ne l’est pas. Quelle galère de rouler dans la neige. Nous craignons de glisser. La neige souillée « dégueule » littéralement de nos garde-boues et freine notre progression. C’est épuisant ! Les freins sont gelés et nous aussi. On finit par prendre un train pour échapper à la neige et rejoindre la côte.
Le vent souffle très fort. Ça en devient dangereux de rouler sur la magistrale – la route principale qui longe la côte Croate. Nous resterons finalement bloqués quatre jours à Crikvenica à attendre une accalmie. La route de la côte est coupée à cause de rafales de vent allant jusqu’à 160 km/h et la route dans les terres à cause de la neige. Les trains ne circulent plus. Nous finirons par trouver une solution en prenant un bus dès la réouverture de la route pour aller plus au sud à Split, en passant par Zagreb la capitale.
À Slipt nous réveillons avec le soleil. Il fait 15 degrés. On en profite pour visiter la ville. Au détour d’une rue on entend des chants Dalmatiens : Klapa ; ce sont des groupes d’hommes qui chantent a capela. On longe un grand parc en bord de mer à vélo mais sans les sacoches. Ça sent le pin et le romarin. Il y a aussi beaucoup d’aloès vera et de palmiers. L’ eau est turquoise…
On quitte ce beau décor pour rejoindre l’île de Brač, toute aussi belle, en ferry.
Cette île est couverte d’oliviers cultivés en terrasse grâce à des murets de pierres qui empêchent que le sol ne s’érode.
C’est encore une épopée pour rejoindre le village de Pučišća à cause de la montée qui n’en finit pas et du froid qui nous glace dans la descente. Au delà de la culture de l’olive, le travail de la pierre est très présent. Traditionnellement la pierre blanche recouvre les toits des maisons. Le village compte également une école de tailleurs de pierre dont nous avons pu admirer le travail. Nous nous reposons une journée chez Frane et ses parents grâce à qui nous apprendrons beaucoup de choses intéressantes dont une qui retiendra particulièrement notre attention : Marco Polo serait né sur l’île voisine de Korčula…!
De retour sur la terre ferme nous continuons d’admirer la côte qui est quand même magnifique avec la montagne d’un côté et la mer Adriatique de l’autre. On trouve cependant un peu triste de constater que de nombreux villages sont sans vie en hiver car exclusivement tournés vers le tourisme.
Un soir nous trouvons un très beau spot de bivouac, le lendemain on se réveille sous la neige. La météo continue parfois de nous jouer des tours.
Après avoir traversé une portion de Bosnie nous arrivons à Ston. La région produit des fruits de mer et notamment des huîtres et des moules. Nous passons également deux journées très sympa à Dubrovnik chez Nikša où nous ferons de belles rencontres et apprendrons pas mal de choses sur la Croatie, ses habitants, et aussi quelques mots sur le communisme, la guerre… Nous repartons de Dubrovnik à trois. Sara, une cyclo espagnole fera un bout de route avec nous car nous allons dans la même direction.
Chaque jour nous réserve des surprises inattendues. On se sent sereins et vraiment vivant. Ce voyage nous enseigne beaucoup de choses
(J)
Nous repartons donc à trois vers le Monténégro ! Avant de passer la frontière, nous allons rendre visite à Marco et James, installés sur un bout de terrain surplombant la mer, leur petit paradis. Ils ont le projet de faire renaître une ancienne ligne ferroviaire qui serait destinée aux touristes ; un petit train à vapeur les emmènerait sur les hauteurs admirer la vue sur Dubrovnik. En attendant de réunir le budget nécessaire à leur projet, ils hébergent des cyclistes en perdition et passent de belles soirées autour d’un barbecue pendant l’été. L’art de vivre au rythme de ses envies !
Au Monténégro, nous endurons le dernier des trois éléments perturbateurs du cycliste : après le froid puis le vent, voici la pluie ! La baie de Kotor est magnifique, les montagnes noires entourent de façon majestueuse ce morceau de mer qui prend des allures assez ténébreuses sous le ciel chargé de nuages menaçants. Trop trempés pour continuer nous établissons un camp de base dans une maison en construction. Sara s’en va voir les voisins d’en face pour demander s’ils n’auraient pas quelques légumes de leur jardin à nous donner… et revient avec pain, fromage et carottes. Nous retournons discuter avec eux dans un croate approximatif, et finalement, nous passerons la nuit dans un appartement au dessus de leur maison. Café, gâteau aux pommes, « cuisson » de nos chaussures trempées au four sous la haute surveillance d’Iso, notre hôte. Nous passons une bonne soirée, encore plus lorsque nous entendons le vent souffler fort de l’autre côté de la fenêtre !
Les jours suivants, nous découvrons la petite ville de Kotor qui a gardé murailles et maisons en pierre qui donnent un certain cachet au lieu. Les monténégrins nous semblent plus ouverts et avenants que les croates. Ce petit pays est bien plus authentique que son voisin, bien que nous sentions de plus en plus l’investissement pour le tourisme de masse. Sur la route, nous croisons à plusieurs reprises d’autres cyclos, la plupart français, de retour au pays après avoir parcouru l’Asie, l’Afrique… tous nous délivrent le même message : profitez en et prenez votre temps… À la différence de Sara qui ne se fixe pas d’objectifs plus précis que de relier l’Asie, nous nous sentons presque contraints dans notre voyage que de rejoindre le Baïkal avant l’hiver.
Pour notre dernier jour au Monténégro, nous dégustons avec plaisir les bureks, spécialité des Balkans : garnis de viande, de fromage ou d’épinards, ces sortes de friands sont délicieux ! Le soleil est là, le poste frontière vers la sortie de l’ex-Yougoslavie est en vue… et nous rencontrons Simon et Alison, cyclos français en vadrouille depuis deux ans et demi. Et puisque tout le monde a faim, on s’assoit pour partager le repas avant de rentrer en Albanie…
Pour ceux qui veulent suivre Sara : www.peregrinaenruta.com
Buee Emmanuel
20 Mar 2018Bonjour,
Je suis alle aussi chez Niksa en velo couche, de Paris. Il y a peut etre 4 ans.
Tres bel endroit avec crique privee et Niksa tres sympa !
Bonne continuation
Emmanuel.
Jean DEHOUCK
20 Mar 2018Chapeau les jeunes ! Vous devez avoir des mollets de coqs de combats !!! Je vous souhaite un meilleur temps pour la suite. Merci pour vos commentaires et vos photos qui nous font voyager (au chaud !)
François BERTRAND
20 Mar 2018deux mots du Papy: admiration et envie!
Quelle aventure enrichissante pour le reste de votre vie. Vos photos auront décuplé de valeur sentimentale dans 20 ou40 ans, alors prenez-en un max. dans toutes situations!
Vos familles sont fières et heureuses grâce à vous.Et le tout est admirablement bien écrit….
BERTRAND Annie
20 Mar 2018BRAVO ET MERCI !!!
Bisous de Annie Mamie
Florence Bertrand
20 Mar 2018C’est un plaisir de lire vos aventures, c’est bien écrit. Vous êtes des bons……. je pense bien à vous deux.
Je suis impatience de vous voir début avril à Athènes. Belle continuation.
Florence, Maman
Bisous, bisous
Nathalie D
20 Mar 2018Chic la suite des aventures ! On avait hâte de poursuivre le périple. Superbe papier et magnifiques photos. Bravo. Courage le printemps arrive… Bises
Loïc
20 Mar 2018Zut, j’arrive tard et tous les compliments sont déjà dits ! Tant pis je me lance parce que ça le vaut bien : comment faites-vous pour être à la fois si courageux, persévérants, curieux, cultivés, artistes écrivains et photographes, polyglottes (bon ça, faudra vérifier quand même…), et en plus souriants sur les photos ??? On vous envierait presque ! 😉 En tous cas encore BRAVO et bonne continuation ! Bisous
DEHOUCK Daniel
21 Mar 2018Toujours aussi agréable à lire et à admirer les photos. Je me surprends à attendre de vos nouvelles comme lorsque j’étais petit et que j’attendais de recevoir Tintin. (pour ta mamie, Jonathan, c’était « âmes vaillantes!!! »)
Il semble qu’il y ait beaucoup de cyclotouristes optimistes qui se promènent à travers le monde et encore pas mal de gens pour les accueillir.
Avez-vous remarqué comme vous réunissiez tous vos admirateurs jeunes, moins jeunes, ou même vieux ?
Je continue à pédaler avec vous.
Bises
Sibylle V
21 Mar 2018Waouh ! Vous me bluffez ! Je pense chaleureusement à vous. Hâte de lire la suite.
JG
21 Mar 2018C’est superbe de vous lire, merci pour ces compte-rendus qu’on guette avec une impatience secrète. On a beaucoup pensé à vous car question météo on a dégusté ici aussi ces temps-ci, et on a pu imaginer ce qu’il en était sur vos routes encore hivernales. On ressent vos paysages, l’hospitalité qui surgit quand on en a besoin, et la nature dont vous faites désormais partie. C’est très sympa aussi de savoir que vous rencontrez d’autres cyclotouristes, vous faites partie maintenant d’une grande famille d’explorateurs.
A bientôt de vous lire
J&C
campagnacpatrick
21 Mar 2018Salut
J’adore vos recits !! Faut il atteindre son but?
Si c’est comme la vie , en fait , on est pas pressé d’aller au bout!!! Et on a plaisir à en savourer tous les instants à « carpe diem »
Même si vous n’allez pas au delà du moyen orient vous serez nos héros ! (Super héros)
Pour moi ce mois ci 40km en vélo et un rhume carabine attrape en sortant de la voiture en costume !!!! Pathétique ! L’homme ordinaire.
En attendant avec impatience le prochain épisode
Ps : un petit clin d’œil sur les spécialités culinaires découvertes sympa
Bisous à tous les deux
Patrick
Wecxsteen Colette
27 Mar 2018bravo
BERTRAND Annie
29 Mar 2018Coucou, Sarah et Jonathan ! Je viens de cliquer sur » Itinéraire « , comme tous les soirs. Je vous souhaite une bonne journée, demain !
Gros bisous à partager !
Mamie Annie
BERTRAND Annie
5 Avr 2018Heureux que vous soyez en famille ! Nous pensons beaucoup à vous ! Plein de gros bisous à partager !
Marie-Josée Roy
3 Mai 2018Ohlala! J’ai des frissons pour vous. Tout un défi pédaler dans la neige! Heureusement, je viens de lire la portion grecque et je vois que vous avez trouvé le soleil. Bonne route! Ça me redonne tellement le goût.