Du 08 Août au 12 Septembre
(J)
Nous sommes perchés au col du Kyzyl Art. La piste défoncée de terre rouge se déploie devant nous. Nous prenons une inspiration, un peu comme avant un plongeon, et lâchons les freins. Bienvenus au Kirghizistan !
Dans la plaine verdoyante de Sary Tash, nous comprenons très vite que nous sommes dans le pays des nomades. Des yourtes sont installées par dizaines, éparpillées dans les vastes étendues d’herbe où paissent les troupeaux de chèvres et de moutons. Dans notre dos nous voyons avec stupéfaction la chaîne du Pamir, blanche de neige sur les sommets, se dresser tel un mur gigantesque ! Et dire que nous venons de là… Nous sommes encore à plus de 3000 mètres d’altitude mais j’ai l’impression d’être bien plus bas. Dans la longue descente qui nous conduit à Osh, j’ai la mauvaise surprise de découvrir que ma commande de vitesses ne répond plus. Nous stoppons dans un relais routier où l’on nous propose de passer la nuit, ce que nous acceptons avec reconnaissance ! J’examine la mécanique de la gâchette : un petit ressort est cassé, impossible de réparer. Sans ce col au milieu des cent cinquante kilomètres de descente restants, nous aurions pu tenter le coup… mais là, impossible pour moi de descendre dans les petits baquets. Nous négocions donc avec des camionneurs de nous déposer à Osh, où j’espère pouvoir trouver une pièce de rechange. Nous n’attendons pas longtemps avant de trouver un routier qui nous prend à bord !
A Osh, nous nous louons une chambre pour une bonne semaine. Le repos, enfin ! Nous allons pouvoir ne rien faire, ne pas avoir à se lever tôt pour éviter le vent ou la chaleur, ne pas monter la tente tous les soirs, ne plus manger de pâtes déshydratées ! Le bonheur. Nous traînons dans le centre de la ville, au bazar, le long des grandes avenues arborées, tentons une partie de billard dans un petit parc d’attractions, dégustons des glaces… pour un peu, nous nous croyons en vacances ! On ne peut pas dire que la ville soit belle mais nous nous y sentons bien. Le contraste entre la ville et la campagne est très marqué : entre une vie nomade et intense occupée par l’élevage dans des conditions assez minimalistes et une vie citadine où se retrouvent loisirs, supermarchés, vêtements à la mode dans des maisons climatisées, il y a un monde ! Nous nous régalons de figues fraîches, de tomates, d’abricots secs, pastèques et autres fruits et légumes achetés au bazar. Baibolot, notre hôte, nous prépare les petits déjeuners, pommes de terre saucisses ou porridge, selon son humeur. Je ne trouve pas le modèle de gâchette qu’il me faut au bazar, je dois le commander sur Internet. En attendant, Baibolot nous emmène découvrir la ferme de ses parents. Le lendemain il nous conduit dans les montagnes pour une petite promenade à Kara Goy. Nous retrouvons avec plaisir des forêts de sapins, des torrents bleus… après la sécheresse tadjike cela fait du bien. Nous sommes stupéfaits en voyant un gamin d’une dizaine d’années monter à cheval et lancer l’animal au grand galop, zigzagant entre les yourtes et les champs de pommes de terres. Il cravache le cheval avec une détermination incroyable, le regard plein de joie. Les kirghizes ont ça dans le sang.
Après nos dix jours de repos et les vélos briqués, nous sommes prêts à reprendre la route. Nous filons à travers la plaine agricole, avant de rejoindre les contreforts des Tien Shan – les monts célestes – ce massif montagneux qui sépare le pays en deux d’est en ouest. Nous voici repartis pour de la piste pour plusieurs jours ! Quelques rares villages sont disséminés dans les vallées, elles-mêmes séparées par de hauts cols qui nous offrent des vues assez spectaculaires depuis le haut. Si nous voyons peu de monde, nous ne sommes jamais très longtemps sans croiser des chevaux qui errent dans les montagnes. À Kaserman, nous profitons l’espace de quelques kilomètres d’une route bitumée flambante neuve. Les chinois tracent leur nouvelle route de la soie a travers les montagnes, afin de faire circuler leurs camions de marchandises vers l’ouest… De notre côté nous choisissons plutôt de nous lancer à l’assaut du site de pétroglyphes de Saimaluu Tash, « les pierres brodées ». Nous laissons les vélos et trouvons un guide pour nous conduire au cœur d’une vallée verdoyante. Après quelques heures de marche nous approchons du site : des pierriers basaltiques s’étalent sur des centaines de mètres, et peu à peu nous découvrons une multitudes de dessins et symboles gravés il y a plusieurs milliers d’années. Scènes de chasse et de danse, animaux, dieu soleil, rivières et montagnes sont représentés en nombre sur ces pierres au reflets bleutés. Nous ne nous y attardons pas à cause du vent froid et des nuages de pluie menaçants, mais sommes ravis d’avoir découvert ce lieu qui conserve encore aujourd’hui une part de sacré et de magie.
Notre itinéraire nous emmène ensuite au lac Son Kul, perché à plus de 3000 mètres dans une large cuvette au cœur des Tien Shan. Le vaste lac est entouré de faibles pentes herbeuses où sont installées les yourtes des bergers. Il y en a tout autour du lac, regroupées par grappe, de deux ou trois yourtes à plus de vingt pour celles destinées au touristes. Heureusement nous arrivons à la fin de la saison, et nous ne croisons que peu d’occidentaux. Les nomades, quant à eux, sont en train de démonter leurs habitations et de regrouper les troupeaux avant de redescendre dans les vallées basses. D’ici quelques semaines, le froid et la neige rendront l’endroit inaccessible… Au-delà de ces vastes étendues d’herbe, le lac est ceinturé de sommets. Nous nous en rapprochons lors d’une escapade à cheval ! Ici, nous ne croisons que quelques petits camions qui vont servir à redescendre les yourtes, sinon le cheval est utilisé par tous comme moyen de déplacement. Les bergers gardent leurs troupeaux de vaches, chèvres et moutons depuis leur selle, armés de jumelles. Nous passons deux nuits à Son Kul, une parmi une famille qui s’apprête à redescende dans la vallée, l’autre sous une yourte dans un petit camp. L’atmosphère sous ces tentes rondes est très chaleureuse : le feutre qui couvre la structure et le poêle à bois permettent de maintenir une chaleur fort appréciée. Dehors, la nuit, il fait froid ! Et pourtant nous prenons la peine de sortir un peu pour admirer encore ce ciel étoilé incroyable qui s’étend au dessus de nos têtes.
Jusqu’ici nous avions été assez mitigés sur la relation que nous avions eu avec les Kirghizes. Le premier jour dans le pays, nous avions été arrêtés par des enfants, comme plusieurs fois auparavant. Après les habituelles questions, nous avions été assez surpris de les voir nous demander avec insistance du chocolat et qu’ils nous insultent après notre réponse négative… D’autres, à cheval, ont cherché à nous barrer la route en se moquant ouvertement de nous comme « Tourist » qui ne comprenions rien à leur langue. Sans faire de ces cas isolés des généralités, surtout par des gamins, nos hôtes en guesthouse n’étaient pas toujours spécialement accueillants non plus, mais plutôt indifférents. Ce contraste avec les pays précédents nous a posé question. Le Kirghizistan est peut être la destination d’Asie Centrale la plus choisie par les occidentaux. Le pays regorge de sites naturels magnifiques d’une part, et les coutumes et traditions n’ont pas perdu de leur authenticité d’autre part. Nous n’avons pas réussi à savoir comment nous pouvions être perçus ici par les kirghizes. Toujours est-il que de manière générale, les rencontres spontanées et sincères sont bien plus belles et enrichissantes que la plupart des échanges qui se font dans un cadre purement commercial dans le cas d’un service que nous venons chercher comme touriste…
Une fois redescendus de la montagne à vélo (non, pas a cheval…) nous atteignons en quelques jours « la mer » ! Issyk Kul, littéralement « le lac chaud », pourrait bien se faire passer pour une mer, effectivement. On n’en voit pas la rive opposée, et plusieurs stations balnéaires ponctuent les rives de ce grand lac aux eaux bleues intenses. Les sommets enneigés à proximité rappellent tout de même que nous sommes bien dans un pays de montagne. Nous sommes arrivés en heure et en temps pour l’évènement incontournable de la région : les jeux nomades internationaux, qui se déroulent sur une semaine à Cholpon-Ata. Les kirghizes, kazakhs, ouzbeks, turkmènes, tadjiks, mongols, russes, chinois, géorgiens, bulgares, ukrainiens, turcs, iraniens, afghans, pakistanais, et même américains, allemands, et français ont des équipes qui viennent concourir sur différentes disciplines toutes plus surprenantes les unes que les autres. Nous assistons ainsi aux championnats mondiaux de bras de fer, de lutte, de tir à l’arc traditionnel, de courses de lévriers, de chasse au faucon ou à l’aigle, aux courses de chevaux, à la lutte montée et surtout au kok boru, LE sport national kirghize. Deux équipes de quatre cavaliers se disputent une carcasse de chèvre décapitée pour venir la placer dans les buts de l’adversaire. On en pense ce qu’on veut, mais ça vaut le coup d’œil ! Cavalcades frénétiques et spectacle assuré ! Et lorsque nous assistons au match opposant l’Ouzbékistan à l’équipe de France, les hourras bon-enfants retentissent dans les tribunes lorsque nos compatriotes arrivent à marquer un point face aux ouzbeks qui, fair-play, abandonnent la chèvre aux français dominés par un honnête 6 à 20… Bref, on est là pour le folklore et le divertissement, pas la compétition !
Après ces quelques jours de divertissement, nous reprenons la route en compagnie de Pauline et Léo, tandémistes marseillais que nous avions rencontrés en Ouzbékistan. À quatre, nous nous dirigeons vers Almaty, au Kazakhstan. Nous bivouaquons ensemble au bord du lac avant de remonter vers un plateau d’altitude où nous croisons les bergers qui ramènent les bêtes dans les vallées. Nous franchissons la frontière et abordons le Kazakhstan, immense pays de steppe infinie… Pour l’heure, la frontière marque le point le plus oriental de notre parcours. L’impossibilité d’avoir un visa russe pour plus de dix jours et la perspective de traverser la Mongolie à cette saison nous a fait changer nos plans : nous abandonnons l’idée d’aller jusqu’au lac Baïkal, avec un peu de regrets, pour mieux profiter du Kazakhstan et de l’Europe sur le chemin du retour. Alors que nous nous éloignons peu à peu de la montagne, nous découvrons les abords de la steppe. Herbe sèche et rase, horizon dégagé, route rectiligne. Le soir, le vent rafraîchit sensiblement l’air et nous ressortons les vêtements chaud.
Ce mardi 11 septembre, je garde un œil sur le compteur. Plus que cinq, puis quatre, puis trois kilomètres… Nous passons un village. Plus qu’un. Et quelque part sur une grande ligne droite, l’écran affiche 10.000. Étape symbolique s’il en est… donc au bord d’une rivière, nous plantons la tente et ce soir ça sera brochettes au barbecue, bières bien méritées, et tout ça en compagnie de Pauline et Léo qui eux aussi trinquent à la fin de leur voyage. Demain, nous serons à Almaty et, définitivement, nous entamerons la route du retour.
BERTRAND Annie
21 Sep 2018C’ est un régal de lire la suite de votre voyage ! Et les photos sont magnifiques ! Vos sourires font plaisir à voir !
Merci pour tout. Bravo ! Bon retour !
Je vous embrasse avec toute mon affection.
Mamie Annie
bardet vincent
22 Sep 2018Bravo à tous les deux, car pour être allé au Kirghizistan l’an dernier, mais pas en vélo (transports en commun) je peux vous assurer de toute mon admiration car les dénivelés, c’est vraiment du costaud. Sympa de voir et revoir certains endroits également traversés. Merci pour bos trés belles photos ainsi que pour le texte bien léché. Bonne continuation et continuez de vous éclater.
Pierre BERTRAND
22 Sep 2018Un grand merci, un grand bravo pour tous ces témoignages assidus tout au long de votre « épopée » malgré les difficultés de toutes natures qui se sont présentées et que vous avez su surmonter… ils témoignent d’une grande diversité de qualités humaines qui font mon admiration (même si je ne l’ai pas souvent exprimé en commentaires). Les récits vraiment passionnants et les magnifiques photos sont toujours un moment de grand bol d’air et de rêve. Je vous souhaite une excellente suite de voyage de retour au-delà de ces 10000km et de nouvelles expériences et découvertes même dans des pays qui seront a priori moins « étrangers ».
Pierre
BERNARD
22 Sep 2018L’aiguille de votre boussole qui vous indiquait l’EST s’est orientée vers l’OUEST, signe de votre retour prochain. Il est temps pour moi de vous dire merci pour votre partage. Merci pour vos textes tous si bien écrits qui m’ont ému, fait sourire et parfois trembler pour vous. Merci pour toutes ces magnifiques photos de paysages splendides, de personnages authentiques et de vous deux toujours souriants malgré les épreuves endurées. Merci pour ces leçons de courage que vous nous avez donné en pédalant dans des déserts brulants ou sur des sommets et routes impossibles. Merci pour ces rencontres spontanées que vous avez faites et qui nous font croire en l’Homme. Profitez bien du millier de Kms qui vous reste à pédaler, engranger encore pleins de souvenirs. Nous avons hâte de vous retrouver pour écouter vos récits et voir toutes vos photos.
Bises à vous deux. BERNARD
Campagnac
22 Sep 2018Bonjour A tous les deux
Bravo pour les dix mille !!!
Et tout le vecu humain dont vous nous faites profiter sans relache pour notre plus grand plaisir
J’aime beaucoup les petits details dans vos recits , donc ca marche de se faire livrer un petit ressors par internet a l’autre bout du monde!!!
Amicalement
Patrick
Laëti
22 Sep 2018J’adore les photos des jeux nomades, les costumes et les dégaines sont incroyables ! J’ai l’impression de voir des tournois de chevaliers dans lesquels chaque duché rivalise de richesse et de mise en scène pour impressionner les adversaires…
Et puis, à lire les toponymes du coin, on se croirait un peu dans le Seigneur des Anneaux : je m’attends presque à voir surgir le Balrog de Khazad-dûm ! :p
A très bientôt les cocos, bonne route de retour !
Wecxsteen Colette
22 Sep 2018Je me demandais justement combien de kilomètres vous aviez parcourus. Me voilà fixée et « scotchée » par vos exploits !
10000 bravos donc, félicitations et autant de fois » merci » pour ce partage. Vous devriez envisager, par la suite, quand vous aurez le temps de vous « poser », de rassembler vos souvenirs et exploits dans un livre….
Bon retour et à bientôt vous lire encore.
Je vous embrasse
Colette
Florence Bertrand
22 Sep 2018Bravo, bravo. Merci pour vos explications bien détaillées ainsi que vos belles photos. Bonne continuation et à bientôt. Grooooos bisous.
Maman
Loïc
22 Sep 2018Et l’on continue de s’émerveiller sans s’habituer et encore moins se lasser, c’est formidable ! Encore merci et bravo ! Et n’ayez surtout pas de regrets de ne pas aller jusqu’au lac Baïkal. Vous êtes restés fidèles à votre idée de départ : l’avoir en objectif, mais avant tout privilégier l’instant présent et changer les plans au gré de vos découvertes. Le lac reste où il est, et vous avez saisi les moments qu’il fallait avant qu’ils ne disparaissent. Profitez bien des « derniers » kilomètres, il vous raconteront encore beaucoup de choses. Gros bisous et à bientôt !
jacqueline Bertrand
22 Sep 2018Si, jusque-là, je n’ai pas mis de commentaire……c’est qu’après chaque lecture je reste « sans voix » !
Je suis émerveillée, enthousiaste, admirative ……Merci de partager avec nous tous la diversité de vos rencontres, des lieux que vous traversez, des situations ou surgi chaque jour ou presque…l’inattendu !
Bravo pour votre force de caractère…..Il vous en faut pour décider chaque jour et malgré les obstacles de pédaler et ….pédaler encore …Mais quel bonheur et quelle richesse pour vous que cette découverte du monde….Contempler des paysages à couper le souffle…découvrir des cultures étonnantes, des façons de vivre si différentes des nôtres et aussi, rencontrer des personnes….parfois méfiantes, souvent chaleureuses et accueillantes….Dommage qu’à la télé ce genre d’info ne passent pas !!!Cela ferait du bien à tout le monde … !
Je vous redis que votre voyage et votre récit sont pour moi sujet de réflexion, d’émerveillement et d’optimisme ….Un tel périple n’a pas fini de porter de bons fruits ………MERCI ! Jacqueline B.
HélèneH
24 Sep 2018Encore un article qui fait voyager, merci ! Bientôt le retour, j’espère que vous prendrez du plaisir à revenir sereinement vers vos racines et que les rencontres seront plus chaleureuses qu’avec les kirghizes …. A très très vite maintenant ! On vous embrasse !
Jean DEHOUCK
26 Sep 2018Après être resté longtemps sans commentaire, je ne peux pas ne pas partager toutes ces réflexions de la famille, et de vos amis qui vont toutes dans le même sens : « BRAVO »! Bravo, même si la route est encore longue, je pense que vous avez fait le plus dur à la fois physiquement et moralement. Sans doute aussi, votre couple a dû se souder, car c’est vivre vraiment toutes les épreuves ensemble!
Bon courage pour votre retour,
Bises à vous deux,
Jean
Francine
5 Oct 2018Bonjour,
Je vous félicite pour les 10000 kms que vous avez faits…. à vélo (il faut le souligner), surtout dans les circonstances que vous avez décrites et dans des pays inconnus dont les conditions de vie ne sont pas faciles.
Vous avez accompli un véritable exploit qui a dû créer un nouveau lien très fort entre vous deux.
Encore bravo.
Bisous à tous les deux
CATHERINE KREMER
10 Oct 2018Bravo pour être allés aussi loin, aussi haut! J’ai suivi votre voyage avec beaucoup d’émotion et d’admiration à travers vos récits.
Vous nous avez fait trembler de peur et de froid, on a ressenti les différentes atmosphères du moment: le climat favorable ou l’insécurité, ainsi que vos joies et déceptions. J’ai souvent pensé à vous et évoqué votre aventure dans notre entourage.
vous souhaite de poursuivre votre périple dans les meilleurs conditions et de profiter pleinement.
Encore félicitations, et à très bientôt!
on vous embrasse.
Xav
25 Oct 2018Quel voyage ! La lecture de vos derniers articles, notamment sur le Tadjikistan, le Kirghizistan et le sud Kazakhstan, est plus que dépaysante, surtout dans la grisaille caennaise qui fait son retour 🙂 Un moment d’évasion que vous avez le bonheur de nous faire partager ! Et bravo pour ce bel exploit sportif ! 10 000 km…. Je crois que nous n’arriverons pas à vous suivre à vélo pour votre retour ^^
Je vous dis à très très très bientôt (7 jours maintenant) ! Tschüs
Felix Meyer
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